Les Diaboliques

 

Un film de Henri-Georges Clouzot

 

D’après l’œuvre de Pierre Boileau et Thomas Narcejac, « Celle qui n’était plus »

 

Avec Simone Signoret, Véra Clouzot, Paul Meurisse, Charles Vanel, Jean Brochard, Pierre Larquey, Michel Serrault….

 

 

Les Diaboliques est un grand classique du cinéma français, mais aussi du cinéma tout court.

 

Une œuvre noire, diabolique, un sommet du suspens.

 

Les Diaboliques racontent l’histoire d’un pensionnat de garçons, dirigé d’une main de fer par Mr Delasalle. Sa femme subit les coups, les injures quotidiennement, l’affront également de la présence de l’ex-maîtresse de Delasalle, Nicole Horner.

 

Les deux femmes décident un jour d’échafauder un plan pour le tuer, même si Mme Delasalle est relativement réticente à cette idée. Après être parties de la ville, elles sont rejointes par Mr Delasalle, furieux d’apprendre que sa femme souhaite demander le divorce.

 

Le plan peut alors être mis à exécution.

 

Le film de Clouzot est tout d’abord basé sur un excellent scénario, huilé à la perfection. Tous les événements s’enchaînent avec harmonie dans un ballet sombre et macabre.

 

Dès le début du film, la tension inhérente au cadre, le pensionnat de garçons, espace confiné, quasi-carcéral, régi par la main de fer d’un homme rugueux, radin et sans cœur, créée une atmosphère très particulière. Au milieu de cet univers masculin, deux femmes, une blonde (la maîtresse), opulente, gouailleuse, dynamique et une brune (la femme), menue, fragile, faible, soumise à son mari, ennemies du passé, alliées du présent pour un plan macabre.

 

Clouzot joue constamment sur ces caractères opposés, faisant cause commune pour le pire.

 

Les Diaboliques est également un grand film policier, qui grâce au sens de la réalisation et du cadre de Clouzot, prend toute son ampleur tragique, dramatique.

 

On se délecte des dialogues incisifs, des scènes qui se révèlent et du drame final qui se dessine.

 

Ultime clin d’œil aux spectateurs, une fois le mot « Fin » apparu, un panneau à l’intention des spectateurs, les invitant à ne pas raconter le twist final, afin que les autres gardent le plaisir de cette découverte par eux-mêmes.

 

L’interprétation, de Simone Signoret au grand Paul Meurisse, de Vera Clouzot à Charles Vanel, est excellente, incisive.

 

Les Diaboliques est un grand film, qui ne perd pas de sa saveur malgré le temps.

 

A découvrir absolument !

 

Arnaud Meunier

16/06/2005